Suis les actus
de notre club
Aïkido Quimper

Les prochains stages/events

Stage régional - ligue BZH

Samedi 1er et dimanche 2 avril 2023
Enseignants : Pierre Magadur
Samedi (9h-12h et 15h-18h) Dimanche (9h-12h)
Complexe sportif de Roz an duc, rue Penn ar Pont, 29140 Rosporden

Stage départemental - ligue BZH

Dimanche 28 mai 2023
Enseignants : Dominique Caudan et Vincent Lamour
Dimanche (9h-12h)
2, rue Victor Eussen, 29200 Brest

Les grades
et la progression technique

Les différents grades en aïkido

En aïkido, nous n'avons que 2 couleurs de ceinture (la blanche et la noire), mais nous avons des grades qui existent même si ils ne se manifestent pas par une ceinture de couleur.


Les grades kyus

Quand on débute l'aïkido, on a le grade de 6ème kyu. Puis, au fur et à mesure que l'on progresse, on passe les grades de 5ème kyu, 4ème kyu, et ainsi de suite en décroissant jusqu'au 1er kyu. Tous les grades kyus correspondent à une ceinture de couleur blanche, mais si on voulait à tout prix faire un parallèle avec des ceintures de couleur comme il en existe ailleurs (par exemple en judo ou en karaté), on pourrait dire que :

le 5ème kyu correspond à peu près à la ceinture jaune

le 4ème kyu correspond à peu près à la ceinture orange

le 3ème kyu correspond à peu près à la ceinture verte

le 2ème kyu correspond à peu près à la ceinture bleue

lle 1 er kyu correspond à peu près à la ceinture marron


Les grades kyus se passent dans les clubs. Ce sont les professeurs qui décernent les grades, souvent lors d'un examen de "passage de grade", ou alors en constatant (même sans organiser un passage de grade) que l'élève a progressé et qu'il a atteint le niveau correspondant au grade du dessus.


Les grades dan

Après le 1er kyu, ce sont des grades "dan". C'est d'abord le 1er dan, puis le 2 ème dan, puis le 3ème dan et ainsi de suite de façon croissante.

Les grades dan ne se passent plus dans le club, mais devant un jury composé de plusieurs personnes lors de passages de grades organisés par la ligue, ou par la fédération française d'aïkido. Les grades dan sont matérialisés par le port de la ceinture noire.

Les grades du 1er au 4ème dan sont des grades techniques qui sont décernés à l’issue d’un examen (assez rarement sur dossier), les grades au dessus du 4ème dan sont systématiquement décernés sur dossier. Ils sont parfois "honorifiques" et ne correspondent pas toujours (mais souvent quand même) à un niveau technique supérieur.


Le hakama

Le port du hakama est autorisé à partir du moment où l'aïkidoka a franchi un certain niveau. Ce « certain niveau » dans les différents clubs, ou les différentes fédérations, n'est pas toujours le même, mais ceci n'est pas très important.

Souvent dans nos clubs (et en tous cas c'est le cas chez nous), le hakama se porte à partir du 2ème kyu (mais j'ai connu un club ou c'était à partir du 1er dan ...).


Le rythme de la progression :

Je me garderai bien, ici, de définir ce qui pourrait être un rythme « normal » pour la progression sur l’échelle des grades. En effet, nous n’avons pas tous le même âge, pas tous la même souplesse, nous ne pratiquons pas tous avec la même intensité, nous ne progressons pas tous à la même vitesse etc. .... Pourquoi alors y aurait-il une échelle de temps dite « normale » pour passer d’un niveau au niveau immédiatement supérieur ? La vérité est qu’il n’y a pas de normalité en ce domaine.

De même, on ne peut pas considérer comme étant automatique et normal le fait de pouvoir présenter un examen à un grade supérieur au bout de x mois ou années de pratique depuis l’obtention du grade précédent.

Ce qui est certain, en revanche, c’est qu’il faut plusieurs années de pratique avant de pouvoir se présenter au grade de ceinture noire 1er dan.


Les référentiels des niveaux attendus :

Pour les grades kyus

A chaque début d’année, les nouveaux licenciés reçoivent de la part de la fédération française d’aïkido un « guide du débutant ». 3 Ceux qui ne sont pas nouveaux licenciés (ou ceux qui ont perdu le guide) peuvent le télécharger sur le site internet du club. Dans ce document, entre autres choses, il est proposé quelques « exemples de progression pour les grades kyus ». Cela peut donner une bonne base, de révision pour l’élève, et d’évaluation de grades kyus pour le professeur.

Mais comme je viens de le dire, ce ne sont que des exemples, ce n’est qu’une base qui a le mérite d’exister mais qui reste assez imparfaite. D’abord, parce que cette « liste de techniques » ne comprend pas toutes les techniques, certaines pourtant intéressantes à travailler n’y figurant pas. Ensuite car ce n’est pas parce que l’élève a oublié ou a exécuté imparfaitement une technique demandée, ou en a exécuté une autre par erreur, qu’il ne mériterait pas le grade correspondant et qu’il n’en aurait pas le niveau. Au professeur, donc, d’évaluer le niveau, plus ou moins à partir de cette grille, selon des critères qui peuvent être un peu subjectifs et qui en tous cas ne figurent pas dans cette grille. Dur métier…

Au-delà de la grille d’évaluation ci-dessus, il me semble très important que l’élève qui se présente à un examen de grade kyu puisse démontrer qu’il a évolué, dans sa « forme de corps » et dans sa pratique, par rapport au grade précédent. Les éléments observables, qui peuvent démontrer cette évolution dans la pratique, sont nombreux. Par exemple, le rythme donné (moins hésitant, plus dynamique), la fluidité des déplacements, le placement, des attitudes plus claires et plus lisibles, la façon dont le déséquilibre du partenaire a été construit, la martialité, l’engagement des hanches, la juste anticipation, l’équilibre dans la projection du partenaire, le respect du centrage, le regard, le respect des intégrités de Uké 4 et de Tori, et bien d’autres encore, sont des attitudes corporelles observables qui peuvent démontrer que l’élève a franchi un palier et qu’il peut prétendre à un grade supérieur (même s’il n’est pas capable d’exécuter toutes les techniques demandées au grade kyu en question).


Pour les grades dan

Pour les grades de ceintures noires, c’est je trouve plus compliqué et peut-être un peu plus subjectif. Toutefois, on peut dire que :

Pour le 1er dan, le candidat devra démonter qu’il connaît toutes les techniques (connaissance de l’enveloppe corporelle générale des mouvements demandés). Cette démonstration devra présenter des critères corporels observables, tels que la façon dont les mouvements sont construits (entrée, création et conduite du déséquilibre, amenée au sol ou projection), le respect de l’intégrité (de soi même, du partenaire).


Pour le 2ème dan, le candidat devra démontrer qu’il maîtrise toutes les techniques, avec une plus grande compétence, davantage de rapidité, d’engagement physique et de puissance qu’au 1er dan. L’attitude, le placement, la mobilité et l’anticipation seront autant de compétences à mobiliser pour cette démonstration.


Pour le 3ème dan, le candidat devra démontrer sa capacité à s’adapter à diverses situations, à maîtriser son partenaire. La maîtrise des techniques doit être plus complète, elles doivent s’exprimer avec davantage de finesse, de précision et d’efficacité qu’au 2ème dan. Une certaine liberté dans l’application des techniques peut également commencer à émerger. C’est le début de la compréhension du kokyu ryoku (coordination de la puissance physique et du rythme respiratoire). L’entrée dans la dimension spirituelle de l’Aïkido : la finesse, la précision et l’efficacité technique commencent à se manifester. Il devient possible de transmettre ces qualités. Une expression de puissance et d’efficacité technique doit se manifester. C’est un Aïkido dynamique où commence à transparaître le début d’un relâchement corporel. Le candidat fait preuve de disponibilité, maîtrise et contrôle ; il sait s’adapter à l’action d’Aïté. Il sait aussi démontrer des variations sur les techniques. Les appuis sont plus légers (pas d’ancrage dans le sol). Les déplacements tendent à être plus courts et plus précis (maaï et irimi tenkan mieux maîtrisés). Le travail du sabre manifeste une meilleure maîtrise du shisei et du kamae. La disponibilité dont fait preuve Tori se retrouve aussi dans les ukémis de Aïté dans une recherche d’harmonie.


Pour le 4ème dan, à ce niveau techniquement avancé on commence à entrevoir les principes qui régissent les techniques. Il devient possible de conduire plus précisément les pratiquants sur la voie tracée par le fondateur. Les fondamentaux commencent à être exprimés librement. Le candidat montre sa faculté à anticiper ou à créer les situations. L’attitude générale exprime le contrôle de soi et du partenaire. Les appuis sont légers, mobiles et le relâchement du corps commence à être observable. Une plus grande liberté et plus d’aisance s’expriment dans la pratique avec les armes .

Cours d'aïkido au dojo Sanshiro
L'intérêt des passages de grades

Je pense que les passages de grades sont importants, peut-être même essentiels, mais ils ne sont pas indispensables. Ci-dessous les principales raisons, à mon avis, pour lesquelles ils sont importants :

S’étalonner par rapport à une échelle de valeurs : nous pratiquons une discipline dans laquelle il n'y a pas de compétition, ni de confrontation directe avec un partenaire. De plus, notre progression technique ne s’évalue pas à l’aide d’une mesure objective (avec un chronomètre, par exemple), ni par notre capacité à franchir une difficulté objective (comme en ski, ou en escalade par exemple). Dans le cas de l’aïkido donc, les grades sont les seuls moyens de jalonner notre progression, et d’en prendre conscience.

Progresser : un grade n’est pas facile à obtenir, et on doit travailler avec persévérance pour atteindre le niveau requis. Cet objectif de grade qu’on peut se donner, par exemple en début de saison, et les moyens qu’on met pour y arriver (par exemple en pratiquant de façon intensive et assidue) nous font à coup sûr progresser dans notre pratique. La préparation aux grades est un accélérateur de progression !

Gérer le stress : dans la vie, de nombreuses sources de stress existent. Et dans une situation conflictuelle ou agressive que l’on peut vivre, le stress peut vite augmenter 5 et nous conduire à des attitudes non appropriées et que l’on pourrait regretter par la suite (comme par exemple des attitudes de paralysie, de fuite, ou encore de surenchère dans l’agressivité etc. …). Se soumettre à un examen de grade, qu’il soit dans le club (pour les grades kyus) ou en dehors du club (pour les grades dan), peut être source d’un petit stress. Il n’est pas inintéressant d’apprendre à gérer ce stress, même s’il reste limité et modeste, et de s’en faire un allié plutôt qu’un ennemi…

Se faire plaisir : le fait que le grade obtenu n’ait pas été facile à obtenir le rend sans doute plus appréciable. De plus, je pense que le plaisir à pratiquer l’aïkido est intimement lié à la progression technique. Plus je progresse, plus mon plaisir est grand, et plus mon plaisir est grand plus je progresse. Ceci peut être vrai dans de nombreuses autres disciplines d’ailleurs, qu’elles soient sportives, artistiques (par exemple la musique) ou autres. Et comme préparer un grade me fait progresser, je me donne ainsi les moyens d’augmenter mon plaisir à pratiquer.


Les limites et les inconvénients des passages de grades :

Pour certaines personnes, le passage de grade représente peu d’intérêt dans leur pratique. Le stress évoqué précédemment, même s’il est modeste, peut les bloquer et leur enlever tout plaisir. L’examen peut également leur rappeler des souvenirs scolaires ou étudiants pas forcément heureux. Ne pas vouloir « se mettre la pression », vouloir pratiquer avec plaisir sans rechercher la « performance » sont des positions très légitimes et tout à fait respectables. C’est pourquoi les grades ne sont pas indispensables à une pratique sereine et heureuse.

Pour les passages de grades dan, nous passons l’examen en dehors du club, avec des partenaires qu’on ne connait pas forcément, parfois qui ont des pratiques légèrement différentes des nôtres ce qui peut à minima nous perturber, ou au pire nous faire réaliser une prestation en deçà de ce qu’on produit d’habitude. La déception est parfois au rendez-vous !

La sanction de l’examen (réussite ou échec) n’est pas toujours représentative du niveau réel du candidat. Certains candidats échouent alors qu’ils ont le niveau, d’autres réussissent alors qu’ils ne l’ont pas (mais heureusement, la plupart des réussites sont méritées, et la plupart des échecs également). Ceci est surtout vrai lors des passages de grades dan où les jurys ne connaissent pas forcément les candidats, à l’inverse de ce qui se passe en club pour les grades kyus où le professeur est censé connaître le niveau des élèves qu’il évalue. En effet, le candidat n’a que 15 ou 20 minutes maximum pour montrer ce qu’il sait faire, et de nombreux paramètres externes peuvent influencer positivement ou négativement sa prestation du moment : le stress, le fait de pratiquer avec des partenaires qui ont une pratique différente, l’heure de la journée, une fatigue ou une baisse de forme passagère, la difficulté à comprendre les mouvements demandés par les jurys qui ne prononcent pas toujours les mots japonais comme on en a l’habitude etc. …


La gestion d’un échec :

Vouloir se soumettre à un examen de grade, c’est accepter au préalable la possibilité d’un échec.

L’échec peut bien entendu être très positif : en vertu du principe que « tout ce qui ne tue pas rend plus fort », l’échec va nous aider à comprendre pourquoi ça n’a pas « fonctionné », va nous obliger à faire un travail sur nous même, à nous remettre en question et sans doute à parfaire encore notre technique. Et la réussite, la fois d’après, n’en sera que plus savoureuse ! Enfin, l’échec renforcera sans doute notre humilité, ce qui ne peut jamais faire de mal …

Mais l’échec peut aussi entraîner des émotions négatives : découragement (tout ce travail préparatoire pour rien …), ou sentiment d’injustice surtout si on pensait avoir le niveau. Bien penser à relativiser la portée et les conséquences de l’échec. Ce n’est que de l’aïkido, que nous pratiquons pour notre plaisir, rien de plus …


La préparation, l’assiduité, la persévérance :

Pour progresser en aïkido, il n’y a malheureusement pas de secret, il faut pratiquer, encore, encore et encore. Tout comme le musicien répète sans cesse ses gammes et les morceaux qu’il travaille, il nous faut pratiquer avec assiduité jusqu’à ce que notre corps reproduise les mouvements sans qu’on y réfléchisse, de façon quasi « automatique ».

Quand on apprend à conduire une voiture, par exemple, il faut penser à tout, et à tout en même temps : débrayer, accélérer, enlever le frein à main, mettre le clignotant, regarder dans le rétroviseur, et bien sûr avoir au coin de l’œil le piéton qui s’apprête à traverser devant nous en dehors du passage piétons. Et bien d’autres choses encore ! C’est difficile, au début nous n’y arrivons pas, et heureusement parfois le moniteur est là pour freiner à notre place … On peut avoir tendance à se décourager d’ailleurs, devant la difficulté. Et un jour, miracle ! A force de persévérance et d’entraînement, on y arrive. Et à force de pratique, ça nous paraît même facile, tellement facile qu’on ne comprend pas pourquoi, avant, on n’y arrivait pas …

L’aïkido, c’est pareil, sauf que c’est plus difficile que de conduire une voiture. Mais heureusement, ça procure nettement plus de plaisir (et ça pollue nettement moins …). Donc l’apprentissage est plus long. Mais ce n’est pas une corvée, bien au contraire c’est un plaisir ! Comme je l’ai dit plus haut, plus on pratique, plus on progresse, et plus on progresse plus on prend du plaisir.


Pour ce qui concerne le rythme, je pense que :

À pratiquer une fois par semaine en moyenne, les progrès sont lents, voire parfois décourageants.

Si on pratique environ une fois par semaine en moyenne, on peut progresser au départ assez vite, mais on va voir la progression ralentir ou stagner au bout de quelques grades kyus.

Sans doute au milieu des grades kyus (plus ou moins vers le niveau hakama), il va falloir pratiquer plusieurs fois par semaine pour continuer à progresser de façon significative et franchir un palier.

Et quand on s’approche des grades dan, il est nécessaire de s’astreindre à une pratique plus régulière et plus assidue encore, et de se « frotter » à d’autres partenaires que ceux du club. Les stages, les interclubs et autres cours intensifs sont des occasions à ne pas rater.

Enfin, si on vise des grades dan de haut niveau, la pratique doit devenir quasi quotidienne. Ça devient un mode de vie, une pratique quasiment professionnelle.

Bien entendu, l’échelle de corrélation entre l’assiduité et la progression, proposée ci-dessus, n’est qu’une estimation personnelle issue de ma modeste expérience et de quelques unes de mes observations, mais n’est pas une vérité absolue. On pourra facilement trouver nombre de contre-exemples qui viendront contre-dire cette échelle, dans un sens ou dans l’autre.

Il est évident que nous avons tous des activités autres que la pratique de l’aïkido, qui elles aussi sont prenantes (des activités scolaires, professionnelles, familiales, etc. …). L’aïkido vient en plus de toutes ces activités. A chacun alors de trouver le bon compromis, le bon équilibre entre toutes ces activités, et de consacrer à l’aïkido le temps juste, qu’il estime équilibré, utile à sa progression et à son plaisir.


Les passages de grades kyus au sein du club :

Pour moi, il y a 2 conditions pour qu’un élève puisse se présenter à un passage de grade kyu :

Qu’il en ait envie :

comme dit plus haut, nous pratiquons une activité de loisir, qui est censée nous apporter du plaisir, de la sérénité, de la maîtrise de soi, un mieux être physique et mental et plein d’autres bienfaits encore. Si le fait de se présenter à un examen atténue ou dégrade ces bienfaits, alors il ne faut pas le faire …

Que le(s) professeur(s) estime(nt) que l’élève est prêt, dans l’objectif d’éviter un échec qui n’est jamais agréable à vivre (ni pour l’élève, ni pour le(s) professeur(s) qui « refuse(nt) » le grade à l’issue de l’examen).

L’élève peut être à l’initiative de la demande, qu’il formule auprès de son professeur et qui la valide (ou pas …). Ca peut être aussi le professeur qui est à l’initiative, et qui suggère à son élève qu’il pourrait prétendre à un grade supérieur, charge à l’élève alors d’accepter (ou pas …) la proposition.

Les passages de grade peuvent avoir lieu tout au long de l’année, mais pour des raisons pratiques il est plus simple de les organiser en 2 fois : une fois au milieu de l’année (vers décembre / janvier), une autre vers à la fin de l’année (vers mai / juin).

Les examens prennent la forme d’une démonstration de l’élève, avec quelques techniques imposées et d’autres libres.


Yannick VIGNERON

Le suwari waza
les techniques au sol

Origine et techniques de déplacement
Le terme suwari waza est un terme japonais désignant les techniques martiales pratiquées à genoux. La notion est différente du ne waza qui sont également des techniques au sol, mais n'impliquant pas de déplacement (maîtrise de l'adversaire par immobilisation, strangulation ou luxation). En aïkido, c'est la pratique où les deux partenaires, uke (celui qui reçoit) et tori (celui qui fait la technique) sont au sol et pratiquent toujours au sol, par opposition au tachi waza et au hanmi handachi waza.

Justification
Historiquement, les japonais vivent au sol, s'asseyant par terre. Assis signifie en fait à genoux, dans la position dite seiza lorsque le dessus du pied est au sol ou keiza lorsque l'on s'appuie sur les orteils. Les fesses et le poids du corps reposent alors sur les talons, un genou en avant, les deux cuisses formant un angle proche de 40°. Les pieds peuvent être à plat au départ des techniques, mais l'essentiel du travail se fait avec les pieds dressés sur les orteils. C'est donc logiquement que les samouraïs développèrent des techniques partant de cette position, afin d'être capables d'attaquer ou de se défendre en toute situation. De nos jours, en aïkido, la pratique à genoux permet de travailler le renforcement des jambes (souplesse, musculature), ainsi que la posture (shisei). En effet, comme on ne peut plus se servir de ses jambes pour « passer en force », cette posture impose d'avoir un mouvement juste. Il convient cependant d'être prudent dans le travail à genoux, car il sollicite beaucoup les ligaments. Il faut donc faire attention à poser doucement ses genoux, et garder le poids du corps sur les talons. Le port d'un hakama en matière synthétique ou en soie facilite énormément ce travail, grâce à une moindre friction sur les tatami à couverture plastique et en offrant aux genoux une protection supplémentaire.

Déplacement
Le déplacement de base se nomme shikkō. On part d'une position à genoux, les fesses posées sur les talons et en appui sur les orteils (keiza) : on lève le genou droit en posant le pied à plat au sol, ce qui fait avancer le pied ; le pied gauche suit le pied droit pour rester « uni » à lui, il y a donc un pivot sur le genou gauche ; puis on avance le genou gauche tout en reposant le genou droit au sol ; à la fin du mouvement, on est à nouveau en keiza. On recommence ensuite de l'autre côté. Un autre déplacement fondamental consiste à lever le genou droit en posant le pied à plat, puis à faire glisser le genou gauche tout en reposant le genou droit au sol ; à la fin du mouvement, on est à nouveau en keiza. Le pivot sur place se fait en partant les genoux écartés : pour un pivot à droite : on rapproche le genou gauche du genou droit en se levant sur les genoux ; on pivote d'un demi-tour, les genoux serrés ; on écarte le genou droit en se rasseyant sur les talons.
immobilisation aïkido
Suwari waza, une pratique obsolète ?
Le travail à genoux en Aïkido est décrié, au point que nombre de pratiquants et d’enseignants ont fait le choix de l’éluder complètement, alors que d’autres le jugent absolument nécessaire. Dans tous les cas, comprendre la cohérence du système étudié et les raisons d’être des différentes parties est une nécessité pour éviter d’éliminer des parties utiles, ou de perdre le sens des parties restantes.

Les mythes associés au suwari waza
Pour les défenseurs de la tradition comme ses opposants, le Suwari Waza est régulièrement perçu comme un vestige du passé, un élément traditionnel issu d’une culture dans laquelle la position agenouillée est habituelle. Les gardiens du temple souhaitant donc évidemment garder ce travail, alors que les pratiquants défenseurs d’une pratique qui évolue avec son temps auront tendance à lui trouver moins de crédit à une époque où la chaise est dominante. Je ne me considère personnellement pas comme traditionaliste, et j’ai du mal à accepter que l’on puisse faire les choses pour une simple question de tradition. En revanche, il me semble essentiel de regarder plus en profondeur si les éléments que nous percevons comme de simples vestiges d’une tradition passée n’ont pas originellement été établis pour des raisons beaucoup plus profondes, et dans le cas qui nous intéresse si le Suwari Waza ne permet pas de développer certaines qualités utiles dans la pratique de l’Aïkido.
Parmi les nombreuses justifications de l’emploi du Suwari Waza, le renforcement des jambes et des hanches est l’une des plus courantes. Là encore, cette explication est relativement limitée: comment est-ce que la pratique à genoux contribue-t-elle à renforcer les jambes et les hanches? N’y a-t-il pas de méthodes plus efficaces tout en étant moins dangereuses pour les genoux? Le simple fait que nombre d’Aïkidoka aient des problèmes de genoux après plusieurs années de pratique m’a toujours laissé songeur.
Une troisième explication régulièrement entendue est que le travail à genoux serait une préparation au Ne Waza. Argument dangereux à mon avis, je connais peu d’Aïkidoka qui s’en sortiraient honorablement aux sol face à un pratiquant même peu avancé de Jiu Jitsu Brésilien…

Le Suwari Waza, plus facile pour les japonais ?
S’il est souvent entendu que la difficulté à tenir le Seiza et à pratiquer le Suwari Waza est essentiellement due à des différences corporelles entre les japonais et les non-japonais, il est important de noter que même parmi les japonais, les avis ne sont pas convergents. Parmi eux, Gaku Homma, qui fut l’un des derniers Uchi-Deshi d’Osensei et enseigne aux Etats Unis, a la particularité de ne plus enseigner Suwari Waza à ses élèves, considérant que cette pratique est plus néfaste que bénéfique. Dans un article écrit il y a une dizaine d’années, il se montre particulièrement critique.
« En tant que pratiquant actif d’arts martiaux, je souhaite évoquer dans cet article le problème des "genoux". Chez les Aïkidoka en particulier, les genoux sont la partie du corps qui a subi le plus de dommages et qui a causé le plus de problèmes à beaucoup. Lors de mes voyages dans différents pays à travers le monde, je rencontre constamment des gens qui ne peuvent plus s’asseoir en seiza et qui portent des genouillères à cause de problèmes de genoux liés à leur pratique de l’Aïkido. J’ai rencontré des élèves dont les genoux étaient si abimés qu’ils ne pouvaient plus les plier, et encore moins s’asseoir en seiza. »
« Les problèmes de genoux ne sont pas l’apanage des non-japonais. Il y a eu des Aikidoka haut gradés japonais célèbres, vivant au Japon et à l’étranger souffrant de problèmes de genoux durant leur carrière. C’est une chose de développer des problèmes aux genoux avec l’âge, mais de nombreux enseignants d’Aïkido ont développé ces problèmes via la pratique abusive du suwari waza… et ils avaient pourtant l’avantage d’un héritage culturel les préparant à la pratique. »
La question de la physiologie est ici clairement remise en cause, mais on notera cependant que Gaku Homma critique plus particulièrement une pratique à genoux excessive. A cela j’ajouterai deux éléments. Le premier est le type de mouvement réalisé en Suwari Waza: si la pratique à genoux est présente dans de nombreuses Koryu, c’est seulement en Aïkido que l’on retrouve de grands mouvements circulaires dans cette position. Le plus souvent dans les anciennes écoles de Jujutsu, les mouvements au sol sont particulièrement restreints. Le deuxième élément est l’épaisseur et la mollesse des tatami: les Koryu ne pratiquaient pas forcément sur tatami, et lorsqu’elles le faisaient elles utilisaient des tatami autrement plus durs que ceux que nous utilisons aujourd’hui. Si ces tatamis modernes rendent les chutes moins dévastatrices, ils ont aussi pour conséquence de permettre à l’articulation du genou de s’enfoncer. Les grands mouvements circulaires appliqués dans ces conditions peuvent donc avoir des conséquences fâcheuses si le genou se retrouve coincé pendant la rotation. A fortiori si le poids du corps tombe dans les genoux, ce qui est une erreur courante.
Gaku Homma ajoute que les enseignants japonais des années 60 et 70 qui partaient enseigner à l’étranger, recevaient des consignes particulières : « Rappelez-vous que nombre des nouveaux élèves que vous aurez seront plus forts que vous physiquement. Les techniques en suwari waza seront difficiles pour eux, donc les pratiquer vous donnera un avantage en dépit de votre différence de taille. Pour avoir un plus grand contrôle sur vos élèves, pratiquez le suwari waza. Et pendant les examens, si vous testez des élèves que vous n’appréciez pas particulièrement, faites les passer en dernier, et faites les attendre leur tour en seiza.»

Simplifier l’apprentissage pour les débutants
Pourtant, malgré toutes ces critiques, si le travail à genoux est présent en Aïkido ainsi que dans de nombreuses écoles anciennes, il est évident qu’il doit avoir une utilité réelle. Parmi elles, je crois que la simplification de l’apprentissage pour les débutants est la plus évidente.
Les techniques d’Aïkido nécessitent une bonne synchronisation générale. Le haut et le bas du corps doivent pouvoir travailler correctement ensemble, alors que Tori doit s’appliquer à s’harmoniser à l’attaque de son partenaire et realiser un mouvement respectant un grand nombre de critères techniques. Sans une excellente coordination de base, c’est particulièrement difficile, voire frustrant pour un débutant.
Si j’ai personnellement longtemps détesté le Suwari Waza pour les douleurs aux genoux qu’il m’occasionnait, j’y ai trouvé un réel intérêt pédagogique en particulier avec mes élèves les moins à l’aise avec leur corps. Pour Tori, le travail à genoux permet de ne pas avoir à se préoccuper de la connexion entre le haut et le bas du corps, les jambes ayant un rôle désormais limité et les hanches se plaçant correctement beaucoup plus naturellement. Se faisant il devient plus simple de se concentrer uniquement sur le haut du corps, et le mouvement des mains. De même les réactions possibles du partenaire étant limitées, le travail ne s’en retrouve que simplifié d’avantage. Mais c’est également une simplification utile pour un débutant prenant le rôle d’Uke et qui se retrouve à devoir chuter d’une position beaucoup plus basse et donc moins effrayante.

Améliorer sa mobilité
Il y a quelques années lors d’un stage, Akuzawa sensei nous expliquait qu’au Sagawa dojo il était courant de pratiquer Age Te (Suwari Waza Kokyu Ho) pendant trois heures d’affilée. S’il ne semblait pas particulièrement enthousiasmé par l’idée, il remarquait cependant que les débutants ressentaient de vives douleurs, notamment aux chevilles et aux genoux, et avaient du mal à garder la position pendant plus de quelques minutes. Il notait en revanche que les avancés avaient développé une grande mobilité dans leurs articulations et en particulier au niveau des hanches. Il est important de noter qu’il ne s’agissait pas d’une mobilité de type « Shikko » avec de grands mouvements circulaires qui ont tendance à abimer les genoux plus qu’autre chose.
En augmentant notre mobilité articulaire, nous augmentons l’espace disponible dans notre corps, permettant d’une part de bouger plus facilement avec moins de tensions, et d’autre part d’avoir plus d’espace pour absorber les forces transmises par notre partenaire. Il suffit d’ailleurs de regarder les vidéos du fondateur de l’Aïkido pour reconnaitre l’importance d’un corps mobile.
S’il existe de nombreux moyens plus rapides et plus efficaces pour renforcer la puissance des hanches ou pour approcher le Ne Waza, le travail à genoux me semble être une des rares pratiques qui puisse permettre d’augmenter considérablement sa mobilité. En revanche, pour atteindre cette mobilité, il me semble également nécessaire de s’avoir s’éloigner de la forme technique elle-même pour s’approcher d’un travail plus ludique, permettant de libérer les tensions. Ce travail lui-même ne nécessite pas forcément de partenaire et il peut simplement s’agir de mouvements simples en partie d’une position Seiza: effectuer une transition de Seiza à Zazen par exemple, ou d’une position agenouillée à un position debout - ou l’inverse - sans pousser dans le sol avec les jambes.
L’Aïkido est un système complet, et cohérent même si certaines parties peuvent parfois nous sembler étranges, obsolètes ou inefficaces. Les manques que nous percevons ne sont pourtant pas les manques de l’Aïkido lui-même mais bien ceux de notre pratique. Si nous n’y trouvons pas de sens, c’est peut être tout simplement que quelque part, nous sommes passés à côté.
Article de Xavier Duval, publié dans Dragon Magazine

Le reishiki
étiquette et cérémonial

Définition

Dans la culture japonaise, l’étiquette est d’une importance rare, on la retrouve naturellement de façon prépondérante dans les arts martiaux traditionnels tel que l’Aïkido.

Le Reishiki est composé des idéogrammes «rei» qui signifie vénérer, respecter, saluer et de «shiki», qui correspond à cérémonie, rite, style, forme.

Reishiki pourrait donc se traduire par «Cérémonial», mais c’est bien plus encore…

A l’Aïkido Quimper, dans notre dojo, nous encourageons les pratiquants à respecter le lieu, le kamiza, les partenaires et être attentif à tous les mouvements lors des entraînements.

Plus généralement, entrer dans un dojo, c’est pénétrer dans un monde à part. Le dojo est un lieu pour étudier l’Aïkido avec pour finalité purifier et élever son corps et son esprit pour la réalisation de soi-même. Le Reishiki est un élément indispensable pour y parvenir.

salut en seiza
Règles

Le Reishiki peut varier suivant les dojos, mais on observe une base élémentaire commune.

Dès l’entrée du dojo

En entrant et en quittant le dojo, s’opère un salut debout en direction du mur où se trouve le portrait d’O’Sensei (shinden)

Le respect

Le respect des partenaires commencera par une propreté corporelle, et un Gi propre et en bon état. On porte uniquement un gi, et on n’utilise que les armes qui nous appartiennent.

Les armes

Rangées, prêtes à servir, le long du tapis, les armes ne doivent jamais être enjambées. Tout comme le gi, elles ne peuvent servir qu’à celui à qui ils appartiennent.

Au début du cours

En montant sur le tatami, les zoori sont rangés tournés vers l’extérieur en évitant de tourner le dos au shinden. Puis, on salue en seiza (position assise) en direction du shinden, avant de rejoindre sa place en attendant le début du cours.

Tout au long du cours

Il convient d’éviter de s’entraîner devant le shinden. Dans tous les cas, on ne doit pas s’asseoir devant lui en lui tournant le dos, même le cours terminé.

Le cours commence et s’achève par un salut formel. Il est indispensable de se présenter à l’heure pour y participer. En cas de retard, l’élève devra attendre debout au bord du tatami (en principe au centre, face au shinden) et patienter jusqu’à ce que le sensei l’autorise à se joindre au cours.

Enfin, la position à adopter sur le tapis est la position seiza. Allonger les jambes, s’adosser à un mur ou un poteau n’est pas admis. A chaque instant, nous devons être disponible.

le respect vis à vis du Senseï (le professeur)

Lorsque le sensei montre une technique, les élèves restent assis en seiza et attentifs aux explications. Dès la fin de la démonstration, vous saluez le sensei, puis votre partenaire, et commencez à travailler. Si le sensei vous apporte des corrections ou des précisions, mettez vous en seiza et restez attentif à ses explications. Saluez le lorsqu’il a terminé. Un arrêt du travail est également admis pour porter attention à une explication fournie par le sensei à un autre pratiquant. Dans ce cas, la position seiza est également de mise, ainsi que le salut lorsque l’éclaircissement a été apporté. Si vous devez poser une question au sensei, vous le saluez et attendez qu’il soit disponible ; il n’est pas convenable de l’appeler.

Dès que le sensei annonce la fin d’une technique, vous saluez votre partenaire et rejoignez les autres pratiquants (assis en ligne).

Eléments implicites du Reishiki

Pour commencer : parler le moins possible sur le tatami !

L’étude est de mise, aucun pratiquant n’est présent pour imposer ses idées aux autres : l’aïkido est une voie de création, non de destruction. Le respect mutuel est indispensable. L’aïkido n’est pas un combat de rue, et le tatami n’est pas un lieu de règlements de comptes : participer à une séance implique un dépassement de notre agressivité.

Puis, la pratique de l’aïkido élude complètement la compétition : une puissance incomparable puisant dans la souplesse, le contrôle de soi, la modestie, la communion avec ses partenaires remplace la force musculaire.

Chacun doit veiller à protéger l’intégrité (physique et/ou psychique) de soi-même et de ses partenaires.

Enfin, à la fin de la séance, il est de coutume de saluer et remercier le dernier partenaire avec lequel nous avons travaillé.

Dans notre relation au dojo de l’Aïkido Quimper, il est souvent question de Reishiki, l’étiquette.

Comme pour l’apprentissage des techniques, le reishiki s’apprend, mais va bien au-delà de simples gestes...

étapes assise en seiza

L'ukemi
la chute en Aïkido

Histoire
Eléments essentiels dans l’apprentissage de notre art martial à l’Aïkido Quimper, les ukemis sont bien plus que de simples chutes. Démonstration dans les lignes suivantes avec un texte de Léo Tamaki paru dans Budo Bushido qui aborde les différents aspects de l’ukemi.

Une différence de conception
Ukemi est un terme japonais composé de deux mots, uke de ukeru, recevoir, et mi, le corps. En Aïkido l'ukemi désigne la chute de celui qui reçoit la technique. Malheureusement je crois que la chute est mal comprise et considérée par la plupart des pratiquants occidentaux. Je vais tenter ici de clarifier ce concept et montrer son importance dans la pratique martiale.
En occident la chute est généralement considérée par les pratiquants comme un signe de défaite. Elle est subie comme un mal nécessaire et l'apprentissage consiste simplement à pouvoir recevoir la technique sans être blessé. C'est évidement une étape indispensable. Mais si le travail s'arrête là on aura abordé l'ukemi d'une façon totalement superficielle.

Tentative d'analyse historique
Historiquement on peut supposer que des personnes ayant subi ou vu des projections lors de luttes ou batailles ont cherché un moyen de limiter l'impact de telles techniques. Il est aussi probable que l'observation de la nature et particulièrement des animaux a été une source d'inspiration dans le processus de création des techniques de chutes.
En Occident le rapport à la chute, et donc à la pratique elle-même, est différent. Bien sûr les techniques de lutte au corps à corps se sont développées en Occident comme en Asie. Mais à ma connaissance les techniques de lutte occidentale n'ont pas développé de dégagement par la chute. Je crois que cela est dû au fait que dans cette discipline les deux combattants luttent pour la victoire dans une épreuve de type sportif. Dans ce contexte il est évidemment inutile de s'entraîner à perdre.
Bien sûr les combattants japonais cherchaient aussi la victoire. La différence est que les lutteurs occidentaux se rencontraient dans des matchs sportifs tandis que les samouraïs pratiquaient la lutte afin de pouvoir survivre sur le champ de bataille. Il leur était d'ailleurs formellement interdit de participer à des compétitions de type Sumo qui étaient réservées aux paysans et lutteurs professionnels. Dans le contexte de la guerre le seul objectif est la survie. Dans ces conditions la retraite ou la fuite font partie des tactiques évidentes et c'est donc naturellement qu'elles se sont traduites en techniques concrètes. Le travail de l'ukemi permet ainsi de s'échapper d'une technique, de la contrer, ou d'en annuler ou atténuer les effets.
projection aïkido
Technique
Ushiro et mae ukemi, analyse technique
Dans une projection où l'on tombe vers l'arrière, le principal danger se situe au niveau de la tête. Un choc à cet endroit pouvant provoquer une perte de conscience synonyme de défaite et probablement de mort, la chute arrière, ushiro ukemi, sert principalement à protéger cette partie.
La chute avant, mae ukemi, offre plus de possibilités de fuite ou dégagement que la chute arrière. Techniquement il s'agit de l'opposé exact d'ushiro ukemi. Une des principales erreurs tient à l'angle du corps. Alors que dans la chute arrière la position de la tête crée naturellement l'angle juste, la chute avant est souvent effectuée comme une roulade de type gymnique grâce à l'impulsion de départ. C'est une erreur fondamentale pour plusieurs raisons.
Tout d'abord il faut comprendre le contexte. La chute se produit dans une situation de combat. Le combat se faisant normalement armé il est tout à fait possible que vous ayez encore votre arme ou celle de l'adversaire que vous avez réussi à désarmer à la main. Il est alors souhaitable de la garder malgré la chute. Garder l'équilibre du corps grâce à une seule main nécessite donc de chuter en diagonale.
Par ailleurs la chute en diagonale permet aussi de limiter le contact de la colonne vertébrale avec le sol, la préservant de chocs répétés qui ont une influence néfaste pour la santé.
Enfin, la chute en diagonale crée une spirale qui nous permet d'accélérer notre vitesse pendant la chute, chose beaucoup plus difficile lorsqu'on rentre en ligne droite en faisant un cercle.

De l'importance de la chute dans l'apprentissage
L'apprentissage des arts martiaux japonais se fait par le corps, la sensation. Les explications théoriques sont rares et d'importance limitée. Le contact avec le maître revêt alors une importance primordiale. Généralement les maîtres ayant beaucoup d'élèves, les rares moments où il vous corrige sont donc des instants privilégiés indispensables à votre progression. On comprend alors grâce à la sensation éprouvée dans le corps la source d'efficacité de la technique.
Au départ l'apprentissage de la forme de l'ukemi vous évite les blessures graves. Cependant les chutes restent difficiles et provoquent toujours des chocs. Le maître vous corrige occasionnellement. Petit à petit vous apprenez à chuter dans le temps. Les chocs sont mieux absorbés et le maître peut commencer à vous choisir pour démontrer une technique. Les années passent et vous apprenez à vous harmoniser à votre partenaire. Vous parvenez à diffuser sa force et cela lui permet de travailler avec plus d'intensité. A présent le maître vous désigne régulièrement pour ses démonstrations et vous multipliez les occasions de recevoir un enseignement direct.
Enfin vous dépassez le niveau de l'harmonisation. Vous devenez capable de lire la technique du maître instantanément sans processus conscient. Vous pouvez alors attaquer avec un engagement total. Le maître peut déployer sa puissance et sa vitesse maximale, il démontre la technique dans sa forme la plus pure. Vous êtes l'un des meilleurs élèves et un des partenaires privilégiés.
L'apprentissage de l'ukemi est autant spirituel que physique. Vous apprenez à vous oublier en même temps que vous assouplissez vos os, vos muscles et vos tendons. Finalement vous dépassez la peur et n'anticipez pas dans la crainte. Votre corps réagit instinctivement et trouve spontanément le geste juste. Vous avez acquis la capacité de lire la technique de votre adversaire et de vous y harmoniser, vous permettant dès lors de la rendre inefficace et surtout de la contrer ou l'anticiper vous garantissant ainsi la victoire. Vous êtes dès lors un des représentants désignés pour relever les défis lancés contre l'école.

Méthodes de travail
Bien entendu les ukemi se développent par la pratique avec un partenaire. Mais un élément fondamental de leur étude reste la pratique solitaire de séries de chutes enchaînées. En utilisant les lignes séparant les tatamis vous pouvez petit à petit corriger votre angle, en essayant de chuter par-dessus le plus grand nombre de tatamis ou sur un seul voire un demi vous apprenez à contrôler la distance. Par la répétition vous travaillez le relâchement et le contrôle de votre centre de gravité. Au final ce travail vous permet de chuter à n'importe quelle vitesse dans n'importe quelle direction et sur n'importe quelle distance. Au plus haut niveau vous aurez appris à contrôler le poids de votre corps, développant la capacité à vous rendre aussi souple ou léger que vous le désirez.
L'apprentissage des ukemi est un élément fondamental de l'apprentissage des Budo. Cette étude si bénéfique est pourtant souvent survolée en occident car elle est sans doute trop liée à l'idée de défaite alors qu'elle recèle en réalité la source de la victoire.
Au plus haut niveau de pratique la distinction entre tori et uke n'existe plus, il n'y a ni vainqueur ni vaincu. La technique seule reste dans sa pureté la plus profonde. Il n'y a plus deux personnes faisant de l'Aïkido. L'Aïkido s'exprime sans limites.
Dans notre pratique martiale à l’Aïkido Quimper, les ukemi sont travaillés régulièrement pour permettre, notamment aux débutants, d’appréhender les chutes sans crainte et ainsi développer le relâchement et la souplesse dans ces mouvements. Ce texte devrait éclaircir votre compréhension des ukemi et vous encourager à affiner vos techniques de chutes.

Le jô
histoire et technique

Histoire

Le jô est une arme traditionnelle japonaise, c’est un bâton moyen cylindrique de 128 cm de long, d’un diamètre de 2,6 cm et de 400 à 900 gr. Il se différencie du bâton long (bô), du bâton court (tanbô) et du demi-bâton (hanbô). Il est utilisé lors de la pratique du jodo, jo-jutsu, kobujo et aïkido.
Nous le pratiquons régulièrement à l’Aïkido Quimper.
Le jô est employé en aïki-jô, élément de l’aïkido, soit dans le cadre du désarmement à mains nues d’un attaquant armé d’un jô, soit dans le cadre de katas seul ou à deux pratiquants maniant chacun un jô.
Le jô est une arme plus récente (17è siècle) que le bokken (14è siècle) et créée par l'escrimeur Muso Gonnosuke qui, après avoir été vaincu par le meilleur escrimeur japonais Miyamoto Musashi en duel, cherchait une arme suffisamment longue pour avoir un avantage d'allonge significatif sur le sabre, mais suffisamment court pour rester plus maniable que les longues armes (lance ou hallebarde). Résultat ? Avec le jô, il a vaincu Musashi (armé de son daisho) dans le second duel. Donc, c'est une arme simple et rudimentaire mais redoutable dans des mains expertes. Aujourd'hui, il est toujours utilisé par certaines forces de police japonaises.

Kata de jo aïkido aux portes ouvertes MPT Ergué-Armel
Travail au jô
Tout comme le Bokken, le Tanto et le Tambo, le Jô est un outil pédagogique permettant de comprendre les notions de distance et de placement. L'ensemble des techniques appliquées dans la pratique du Jô en aïkido s'appelle l'aiki-jô. Grâce à sa parfaite symétrie et sa forme cylindrique, le jô peut être utilisé indifféremment par les deux extrémités pour de nombreux mouvements : coups d'estoc (piquer avec la pointe), mouvements circulaires de taille, frappes, fauchages et blocages et il n'est donc pas nécessaire de l'orienter pour frapper, contrairement à une coupe avec une lame (bokken) qui doit avoir un angle d'attaque précis.
Le maniement du jô est caractérisé par le glissement continu des 2 mains sur toute la longueur du bâton pour pousser, tourner le jô ou pour placer les mains pour obtenir le levier le plus efficace. Ce sont autant d'exercices qui permettent de développer la coordination et le centrage de la gestuelle propre à l'Aïkido, origine d'une véritable efficacité.

Comme pour le bokken, plusieurs modes de travail sont exercés avec le jô :
Jô nage :
c'est le tori qui tient le Jô. Il sollicite uke à saisir le Jô et dès que l'uke saisit le Jô, il exécute des techniques pour le projeter et/ou l'immobiliser.
Jô dori :
c'est uke qui engage une attaque avec le Jô, et tori exécute une technique à mains nues.
Suburi :
mouvements de base, pratiqués seuls, qui permettent l’entraînement aux techniques du Jô.
Kata :
réalisé individuellement sous forme d'enchaînements simples regroupant différentes manipulations de base du Jô et permettant d'exercer son habileté gestuelle.
Awase :
travail entre uke et tori, représentant des situations d'affrontement. L'étude peut se faire Jô tai Jô (Jô contre Jô) ou Ken tai Jô (Bokken contre Jô, le Bokken étant généralement utilisé par uke pour procéder à l'attaque).
Kumijô :
ce sont des katas (situation où les techniques utilisées par uke et tori sont codifiées), réalisés Jô tai Jô, avec un ou des partenaires dans des phases de simulation de combat.

Les différences entre le jô et le bokken
On constate souvent qu’une majorité de pratiquants a une affinité particulière pour le jô. L’arme semble facile à manipuler, elle glisse dans la main et offre de multiples possibilités. À ce titre, n’oublions pas que quand on peut tout faire, ou presque, on finit souvent par faire n’importe quoi. Par ailleurs, au contraire du ken, le jô représente un certain potentiel applicatif : aujourd’hui, on a plus de chance d’avoir à utiliser un bâton pour se défendre qu’un sabre…

Différence de forme, différence de manipulation.
En Aïkido, on utilise principalement le jô pour effectuer des tsukis (coups d’estoc). C’est pédagogiquement aisé à mettre en place. Toutefois, il ne faut pas oublier que le jô peut « couper » (à proprement parler il s’agit d’une frappe ayant la trajectoire d’une coupe) avec sa « lame », terme définissant les arêtes à chacune de ses extrémités.

A l’Aïkido Quimper, le jô est un outil pédagogique qui permet de découvrir les notions de distance, de placement et de travailler les techniques sous une autre forme.

Le reishiki
étiquette et cérémonial

Définition

Dans la culture japonaise, l’étiquette est d’une importance rare, on la retrouve naturellement de façon prépondérante dans les arts martiaux traditionnels tel que l’Aïkido.

Le Reishiki est composé des idéogrammes «rei» qui signifie vénérer, respecter, saluer et de «shiki», qui correspond à cérémonie, rite, style, forme.

Reishiki pourrait donc se traduire par «Cérémonial», mais c’est bien plus encore…

A l’Aïkido Quimper, dans notre dojo, nous encourageons les pratiquants à respecter le lieu, le kamiza, les partenaires et être attentif à tous les mouvements lors des entraînements.

Plus généralement, entrer dans un dojo, c’est pénétrer dans un monde à part. Le dojo est un lieu pour étudier l’Aïkido avec pour finalité purifier et élever son corps et son esprit pour la réalisation de soi-même. Le Reishiki est un élément indispensable pour y parvenir.

salut en seiza
Règles

Le Reishiki peut varier suivant les dojos, mais on observe une base élémentaire commune.

Dès l’entrée du dojo

En entrant et en quittant le dojo, s’opère un salut debout en direction du mur où se trouve le portrait d’O’Sensei (shinden)

Le respect

Le respect des partenaires commencera par une propreté corporelle, et un Gi propre et en bon état. On porte uniquement un gi, et on n’utilise que les armes qui nous appartiennent.

Les armes

Rangées, prêtes à servir, le long du tapis, les armes ne doivent jamais être enjambées. Tout comme le gi, elles ne peuvent servir qu’à celui à qui ils appartiennent.

Au début du cours

En montant sur le tatami, les zoori sont rangés tournés vers l’extérieur en évitant de tourner le dos au shinden. Puis, on salue en seiza (position assise) en direction du shinden, avant de rejoindre sa place en attendant le début du cours.

Tout au long du cours

Il convient d’éviter de s’entraîner devant le shinden. Dans tous les cas, on ne doit pas s’asseoir devant lui en lui tournant le dos, même le cours terminé.

Le cours commence et s’achève par un salut formel. Il est indispensable de se présenter à l’heure pour y participer. En cas de retard, l’élève devra attendre debout au bord du tatami (en principe au centre, face au shinden) et patienter jusqu’à ce que le sensei l’autorise à se joindre au cours.

Enfin, la position à adopter sur le tapis est la position seiza. Allonger les jambes, s’adosser à un mur ou un poteau n’est pas admis. A chaque instant, nous devons être disponible.

le respect vis à vis du Senseï (le professeur)

Lorsque le sensei montre une technique, les élèves restent assis en seiza et attentifs aux explications. Dès la fin de la démonstration, vous saluez le sensei, puis votre partenaire, et commencez à travailler. Si le sensei vous apporte des corrections ou des précisions, mettez vous en seiza et restez attentif à ses explications. Saluez le lorsqu’il a terminé. Un arrêt du travail est également admis pour porter attention à une explication fournie par le sensei à un autre pratiquant. Dans ce cas, la position seiza est également de mise, ainsi que le salut lorsque l’éclaircissement a été apporté. Si vous devez poser une question au sensei, vous le saluez et attendez qu’il soit disponible ; il n’est pas convenable de l’appeler.

Dès que le sensei annonce la fin d’une technique, vous saluez votre partenaire et rejoignez les autres pratiquants (assis en ligne).

Eléments implicites du Reishiki

Pour commencer : parler le moins possible sur le tatami !

L’étude est de mise, aucun pratiquant n’est présent pour imposer ses idées aux autres : l’aïkido est une voie de création, non de destruction. Le respect mutuel est indispensable. L’aïkido n’est pas un combat de rue, et le tatami n’est pas un lieu de règlements de comptes : participer à une séance implique un dépassement de notre agressivité.

Puis, la pratique de l’aïkido élude complètement la compétition : une puissance incomparable puisant dans la souplesse, le contrôle de soi, la modestie, la communion avec ses partenaires remplace la force musculaire.

Chacun doit veiller à protéger l’intégrité (physique et/ou psychique) de soi-même et de ses partenaires.

Enfin, à la fin de la séance, il est de coutume de saluer et remercier le dernier partenaire avec lequel nous avons travaillé.

Dans notre relation au dojo de l’Aïkido Quimper, il est souvent question de Reishiki, l’étiquette.

Comme pour l’apprentissage des techniques, le reishiki s’apprend, mais va bien au-delà de simples gestes...

étapes assise en seiza

Le hakama
origine et symbolique

Origine

Le hakama est un type de vêtement traditionnel japonais. C'est un pantalon large plissé (sept plis, cinq devant et deux derrière), muni d'un dosseret rigide (koshi ita). Il était traditionnellement porté par les nobles du Japon médiéval, et notamment les samouraïs. Il prend sa forme actuelle durant la période Edo. De nos jours, le hakama est porté par les hommes et par les femmes.

Le hakama est premièrement utilisé par la cour impériale chinoise sous les dynasties Sui et Tang. Par la suite, les nobles Japonais adoptent ce vêtement au 6è siècle. Les hakamas japonais sont portés par-dessus un kimono (hakama-shita), sont noués à la taille et tombent sur les chevilles. Depuis le 14è siècle, ils ne sont portés que par les hommes.

Depuis le 12è siècle et jusqu'à la fin de la période Edo, la tenue des samouraïs inclut un hakama.

Certains prétendent qu'un des rôles du hakama était de masquer les mouvements des pieds, pour mieux surprendre l'adversaire. Cette explication ne fait pas l'unanimité : en effet, les samouraïs portaient des jambières qui demeuraient visibles sous le tissu. Par ailleurs, lorsqu'il n'était pas en armure mais se préparait à un combat, le samouraï remontait le hakama en le coinçant au niveau de la ceinture, de même qu'il attachait les manches du kimono par une bande de tissu, le tasuki. C'était en fait essentiellement un pantalon de cavalerie, hakama umanori, mais il existe des hakamas dont les jambes ne sont pas séparées (andon bakama).

De nos jours, le très ample hakama est utilisé dans certains arts martiaux comme l'aïkido, le kendo, le kinomichi, le iaido, le kenjutsu, l’aïkijutsu, l’aïkibudo, le ju jitsu, le nihon kempo, le shinkendo, le naginatajutsu et plus rarement le judo. Pour le ju jitsu, il est utilisé dans les koryū (écoles anciennes) principalement, et non dans les styles modernes.

Dans ce contexte, on parle parfois de keikobakama (littéralement « hakama d'entraînement »). Les hakama utilisés pour les arts martiaux sont en coton, en soie ou, le plus souvent, en polyester ou dans un mélange de ces trois fibres. Le coton est plus lourd, tandis que les fibres synthétiques glissent mieux sur le sol et résistent mieux à la décoloration, ce qui peut être important pour les arts martiaux comme le iaido ou l'aïkido.

Le hakama est également un vêtement de cérémonie (mariage, remise de diplôme, etc.). Les femmes portent des hakama assortis à leurs kimonos, de couleurs vives ou à motifs, tandis que les hakama masculins sont le plus souvent à rayures. Le hakama de cérémonie étant en soie, cela en fait un vêtement fragile, onéreux et d'un entretien difficile.

pliage du hakama
Symbolique

Selon certaines légendes, les sept plis représentent les sept vertus que doit posséder le samouraï : jin ( bienveillance, générosité ), gi ( honneur, justice ), rei ( courtoisie, étiquette ), chi ( sagesse, intelligence ), shin ( sincérité ), chu ( loyauté ) et kō ( piété ). D'autres sources parlent plutôt des termes yuki ( courage, valeur, bravoure ), makoto ( sincérité, honnêteté, réalité ), meiyo ( honneur, crédit, gloire) 3. Cette symbolique n'est pas clairement établie et son origine ne dispose d'aucune source fiable.

En Europe, le hakama est surtout porté par les pratiquants d'arts martiaux. Dans certains d'entre eux (kyudo, kendo, iaido, aïkibudo), il fait partie de la tenue obligatoire. Dans d'autres, en particulier l'aïkido, aïkibudo ou l’aïkijutsu, il peut être porté lorsque l'élève a atteint un niveau technique lui permettant de gérer la gêne qu'occasionne le port du hakama ; la décision d'autoriser un élève à le porter est laissée à la discrétion de l'enseignant, il est devenu de fait un signe d'investissement personnel dans la discipline et de niveau technique, bien que cela ne soit pas son sens originel.

Pour la pratique martiale, le hakama se noue en commençant par la partie avant. Le sommet de celle-ci doit dépasser la ceinture (kakuobi) de quelques centimètres. La longueur des lanières diffère suivant la discipline : égales pour l'aïkido, courtes à l'arrière pour le iaido. Les lanières avant sont alors passées autour de la taille juste au-dessus de la ceinture, croisées derrière et reviennent sous la ceinture (obi), où elles sont nouées à l'aide d'un nœud simple. On met alors en place la partie arrière, le dosseret au creux des reins. Les lanières arrières se positionnent sur la ceinture (obi) ou au-dessous, et viennent se nouer sur l'avant avec un nœud similaire à celui de la ceinture et englobant les deux brins avant. Les manières de ranger les lanières divergent selon les écoles.

Le Hakama, un simple vêtement ?

Par-delà le “simple” vêtement complémentaire aux équipements pour la pratique de l’Aïkido, il symbolise néanmoins ce que les traditions inter-générationnelles ont perpétré. Il représente ainsi la nature du Bushidō.

De nos jours, porter le hakama permet au pratiquant de s’immerger dans la pratique martiale tout en intégrant une posture honorable. Car il décrit notre propre vie par notre façon personnelle de le revêtir, de le porter, de le plier, de l’entretenir, de le ranger.

Tout pratiquant est responsable par son comportement de la réputation de son école (Ryu). Son avancée est symbolisée par sa ceinture et son hakama. Ainsi, son grade représente l’ensemble indissociable d’une triple valeur morale, technique et physique. C’est pourquoi, O’Sensei rappelait que les pratiquants d’Arts Martiaux se doivent de “polir les sept vertus du Budō, reflets de la vraie nature du Bushidō, que les sept plis du Hakama symbolisent” :

7 plis pour les 7 vertus du Budō

Gi (honneur, justice) :

Le sens de l’honneur passe par le respect de soi-même, d’autrui, et des règles morales que l’on considère comme justes. C’est être fidèle à ses engagements, à sa parole, et à l’idéal que l’on s’est choisi.

Rei (courtoisie, étiquette) :

La politesse n’est que l’expression de l’intérêt sincère et authentique porté à autrui. Quelle que soit sa position sociale, au travers de gestes et d’attitudes pleins de respect et de sollicitude.

Chi (sagesse, intelligence) :

La sagesse est l’aptitude à discerner en tous lieux et en toutes choses, le positif et le négatif. A n’accorder aux choses et aux événements que l’importance qu’ils ont, sans se laisser aveugler ni se départir de la sérénité si durement acquise sur le tatami.

Shin (sincérité) :

La sincérité est impérative dans l’engagement martial. C’est pourquoi, sans elle, la pratique n’est que simulation et mensonge, tant pour soi-même que pour autrui ; l’engagement se doit d’être total, permanent, sans équivoque. La sincérité se constate facilement et l’illusion ne peut perdurer longtemps devant les exigences et le réalisme de la Voie ().

Chu (loyauté) :

Il peut paraître désuet de parler de Loyauté et de Fidélité dans notre société contemporaine alors même que ces valeurs sont le ciment indéfectible de nos disciplines martiales. L’Aïkidoka s’engage, comme le Samouraï envers son Daimyo, à une fidélité totale mais surtout à un respect loyal des règles internes à son École. De même que ces valeurs sont le reflet de la rectitude du corps et de l’esprit du pratiquant.

Koh (Piété) :

La piété s’entend ici dans le sens de respect profond et authentique des bases de nos pratiques martiales. (techniques, spirituelles, historiques, philosophiques…) .

Jin (bienveillance, générosité) :

La bonté ou la bienveillance suppose une attitude pleine d’attention pour autrui. Celle-ci doit être sans considération d’origine, d’âge, de sexe, d’opinion ou de handicap. Mais encore, le respect permanent des autres avec le souci de les honorer sans jamais leur causer de troubles ou de peines inutiles. Nous retrouvons ici le Bushi No Nasake, la sympathie ou la clémence du guerrier nippon. Celui-ci pouvait certes trancher de son sabre tout problème lui étant soumis. Mais il possédait également la possibilité de pacifier les esprits sans ôter la vie.

 

projection en aïkido
Pliage

Le rangement comme le pliage du hakama répond à tout un rituel et il peut varier selon les personnes et les écoles mais on retrouve en général l'ordre ci-après.

La tresse

Les lanières sont pliées en réalisant une tresse. Une fois le hakama plié, on déploie les lanières de chaque côté.

Étape 1 : on replie la lanière inférieure droite sur elle-même en travers du hakama.

Étape 2 : on fait de même avec l'autre lanière inférieure.

Étape 3 : la lanière supérieure gauche passe sous les deux lanières pour ressortir vers le haut.

Étape 4 : elle entoure ensuite la partie supérieure de la lanière gauche.

Étape 5 : elle se pose sur la partie inférieure de la lanière droite.

Étape 6 : la lanière droite passe sous les trois autres pour ressortir vers le haut.

Étape 7 : elle enserre ensuite la partie supérieure de la lanière droite.

Étape 8 : elle vient enfin se poser sur la partie inférieure de la lanière droite en passant par la boucle formée par la lanière supérieure gauche.

Quel Hakama pour la pratique de l’Aïkido ?

Pour la pratique de l’Aïkido, le choix de la qualité du hakama résidera dans la qualité du textile utilisé. En effet la matière (coton, synthétique etc.) pourra influencer la fluidité de la pratique, notamment lors du travail au sol. Il existes ainsi quelques marques comme Tozando, ou Iwata, renommées pour la qualité de leurs Hakamas.

Etapes de pliage du hakama